Dès l’Antiquité, Hautpoul est pour Carcassonne un observatoire et avant-poste défensif de premier ordre : l’éperon rocheux permet d’avoir l’œil sur les vallées du Thoré, de l’Arnette, du Linoubre et de l’Arn. Le contrôle sur la voie de l’albigeois s’impose.
Il n’existe pas de texte fiable qui fasse mention d’Hautpoul avant le Xe siècle, mais sa position stratégique a pu être exploitée successivement par les Volsques, les Romains et les Wisigoths. Les Romains ont pu contribuer à la formation du nom d’Hautpoul : le nom « Altpol », attesté au VIe siècle et qui deviendra “Hautpoul”, serait la corruption du latin «altum podium» (la butte élevée).
Une vieille légende raconte qu’Hautpoul a été fondé par ATHAULF, roi des Wisigoths, en 413. Le bourg d’Hautpoul n’a jamais été fouillé méthodiquement, mais l’histoire infirme la légende : les Wisigoths ont pu passer à Hautpoul, mais ne se sont pas fixés à cette période.
Plus tard, du VIe au VIIIe siècle, la frontière de la Septimanie Wisigothique s’arrêtait probablement à la crête de la Montagne Noire, au sud de Mazamet. Après 533, sous le règne du roi Childebert Ier (4e fils de Clovis), Hautpoul était en zone franque sans qu’il n’y ait d’occupation attestée. Jusqu’en 588 au moins, sa situation frontalière a pu faire qu’Hautpoul ait souvent changé de maître, appartenant au plus fort. Mais il y a ces indices, que vous pourrez rechercher à Hautpoul : les strates en épis de certains murs, motifs utilisés par les Romains (opus spicatum) que l’on retrouve dans l’architecture Wisigothique. Il est permis de supposer que les Wisigoths de la Septimanie aient réussi à étendre leur domination jusqu’à Hautpoul et à y élever (ou relever ?) des défenses au VIIe s.